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rafiki, depuis l'autre côté du grand océan...

6 juillet 2011

Hiver polaire

Un vent polaire venant du sud du Sud souffle sur le nord de l'Argentine... Je boucle mon stage collée à un petit chauffage électrique. A la maison, c'est autre chose: comme ce vent ne visite le nord de l'Argentine que tous les 4-5 ans, on n'a pas le chauffage et la maison est très mal isolée: on essaie de cuisiner beaucoup pour se réchauffer, avec Claudia, et j'engrange du même coup nombre de délicieuses recettes du coin. Et on mange nos repas emmitoufflées dans nos duvets...

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Claudia me dictant la recette

Heureusement, la chaleur humaine est là: pour ma dernière semaine en Argentine, je passe le maximum de temps avec les gens qui ont le plus pris soin de moi ces trois derniers mois, surtout des gens de San Antonio: Rocio et Natalio, Maria Jose et sa famille, Antonio, le presque français qui nous a pris sous son aile avec Nat, Ralf et Virginia,Valeria, et Claudia bien sûr! C'est doux, ces tranquilles "au revoir" comme si de rien, autour d'un maté ou au détour d'une recette, voire le long de la rivière...P7032727

Et puis... il est temps de s'en aller pour de vrai, quittant San Antonio sur mon vélo, comme d'hab':

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... mais bien trop chargée pour aller en vélo jusqu'au Chili...

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27 juin 2011

Bolivie, le retour !

Il est temps de traverser la frontière pour renouveler notre visa : eh oui, nous avons passé trois mois en Argentine, déjà ! C’est l’occasion de faire visiter la Bolivie aux loustics français fraîchement arrivés…

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Et ça vaut la peine : malgré les heures de bus cahotant de nuit, et l’erreur d’aller directement à Potosí (4200m d’altitude) qui a valu une journée au lit de mal d’altitude à Syméon, c’est un visage plus accueillant de la Bolivie que nous avons rencontré cette fois-ci, guidés par Nicolassa, une religieuse belge qui partage le quotidien de familles de mineurs. De chouettes retrouvailles (on l’avait rencontrée au bord du lac Titicaca), qui nous permettent de comprendre encore mieux la réalité de la riche Potosí… si pauvre pourtant !

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Rassasiés de ville, nous avons ensuite décidé d’aller visiter le très touristique salar d’Uyuni, pour y voir du sel, y faire les fous, y escalader un volcan et y observer des oiseaux…

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...avant de retourner en Argentine, dire au revoir au trois mecs qui rentrent en France déjà…la césure en amoureux est terminée, et il me reste quelques semaines pour dire au revoir à l'Amérique latine en solitaire...

19 juin 2011

San Antonio

C’est la fête patronale ce dimanche ! Au programme, défilé gaucho, repas typique, et rodéo … avant la fête ! Le papa et le frère de Nathanaël reçoivent donc un accueil couleur local dans un San Antonio surpeuplé !

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un jeune se prépare à la "doma"(rodéo)

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tout le monde regarde avec attention...

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vieux

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et jeunes...

... bon, on a pas fait long feu, parce que le décalage horaire avec la France ne leur donnait pas trop envie d'aller danser!

16 juin 2011

« despedidas » : quand le train s'emballe...

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Despedirse : dire au revoir.

Tout ce temps en Argentine est passé très vite. C’est toujours ce qu’on dit quand on regarde en arrière non ? En fait on ne réalise que c’est la fin qu’au moment de dire au revoir et de boucler le stage, et c’est toujours un peu difficile : tout devoir terminer en même temps et prendre le temps de profiter de la fin...

La semaine, les ordinateurs chauffent, c’est le rush... mais le weekend c'est pire (mieux plutôt!) : le temps de sommeil est réduit à peau de chagrin! Le weekend dernier a été fatal, comme on dit ici : se sont enchaînées les soirées tango, salsa, et barbecue d’au revoir de Nat avec ProYungas, dans un petit coin champêtre :

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Dani el asador

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faut ce qu'il faut!

(rhô! toujours le coca cola qui gâche la photo et le goût du vin: Argentina, país de la gaseosa...)


Et demain, c’est ma despedida au vivero… avant qu’arrivent le papa de Nat et Syméon, pour un petit voyage en Bolivie…

6 juin 2011

Journée mondiale de l'environnement...

Claudia a toujours la bougeotte, et comme ce week-end c'était la journée mondiale de l'environnement et qu'elle travaille à la municipalité de San Antonio, elle nous a réquisitionnés, Nat et moi, pour passer la journée à tenir chacun un stand sur la place du village, et héler les passants pour leur parler "environnement"...

Il n'y a pas grand passant à San Antonio, alors sans se démonter, la demoiselle est aller nous chercher du public dans les écoles qui entourent la place du village... Ça a donné ça :

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Natou qui parle « oiseaux »

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Claudia qui fait un petit bilan sur le tri des déchets et le recyclage

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et rafiki qui raconte le bassin versant du Bosque Modelo 

Un public un peu jeune pour tout comprendre, 3 tout petits stands sur la place ensoleillée... je souris intérieurement. Mais Claudia est contente : à San Antonio la journée mondiale de l'environnement n'aura pas été oubliée !

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5 juin 2011

Salta, à bicyclette !

Le grand projet qui me motive depuis mon arrivée à Jujuy est de rejoindre Salta, la capitale de la province voisine, à vélo, soit 140 km aller et retour. On m'a beaucoup parlé de la route « de la corniche » super jolie qui y mène, par où ne passent pas les bus...

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En deux mois d'Argentine, j'ai motivé les troupes puis dégoté un vélo pour chacun : Claudia, Nat et moi formons la fine équipe de vainqueurs. De ce côté-ci du globe, pas de week-end prolongé pour l’ascension (et pas d'interagros non plus), mais on prend le vendredi pour avoir le temps de visiter un minimum la fameuse Salta...

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C'est parti! Ça tourne dans tous les sens au milieu de la forêt, ça monte puis ça descend avant de remonter..., mais ça vaut le coup : le paysage est magnifique, entre les lacs et les Yungas... une nuit chez la nièce da Claudia, une autre à Salta, et déjà il faut pédaler dur pour rentrer à la maison... Youpi !! On l'a fait, et on est bien contents !

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Dique "las maderas"

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sur le chemin du retour, un petite plantation de pins...

2 juin 2011

Sorties de terrain : découverte du monde du tabac

Lorsque j’ai l’occasion d’aller sur le terrain, c’est souvent pour aller à la rencontre des producteurs de tabac. (le tabac est la production agricole numéro 1 dans la province de Jujuy) J’ai appris énormément à ce sujet, et vais vous raconter un peu comment ça marche, c’t’histoire : 

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C'est Ivan qui m'emmène sur le terrain... en moto! (estufas au fond)

Tout commence à la fin de l’automne, ou au début de l’hiver pour les retardataires (juin ou juillet): on prépare une petite parcelle de sol à recevoir la précieuse graine de tabac. Pour cela, on stérilise avec un produit-ultra-toxique-(mais-chut !)-qui-tue-tout : les champis, les insectes, et les autres graines. Le produit ("Vapam"), est liquide, alors on bâche pour éviter qu’il s’évapore avant d’avoir fait son travail. 

En hiver, lorsque le sol est prêt, on sème sur ces petites parcelles des milliers de minuscules graines. Et on attend que la nature fasse son travail, en prenant bien soin des petits trésors qui sortent peu à peu. Alors, on coupe le bourgeon terminal, pour que la plantule concentre surtout son énergie sur les racines : elles seront essentielles pour que la douloureuse transplantation qui attend les bou’d’chou ( ?) réussisse. 

Septembre : c’est le printemps ! Une main d’œuvre super nombreuse s’affaire à replanter une à une chaque petite plante dans d’immenses champs. Là, elles ont tout l’été (jusqu’à janvier) pour grandir et développer des feuilles gigantesques, c’est tout ce qu’on leur demande. MAIS, des ennemis guettent pour les en empêcher : la grêle, pire ennemi des producteurs de tabac, et le vent. Comme cette production est très lucrative, les « tabacaleros », organisés en coopératives, ont de bonnes armes pour lutter : des missiles d’iodure d’argent. Ils guettent le ciel et ses nuages de grêle, et quand l’un d’eux apparaît, PAF, désintégré par un missile !

--Quand on m’a dit ça pour la première fois, j’ai écouté incrédule cette histoire à dormir debout (il faut dire que c’était un gaucho un peu bourré qui me racontait ça dans l’orgie d’une « marcada »)… mais on m’a confirmé très sérieusement le coup en me montrant des sites de tir de ces missiles…ça m’a sciée !--

Contre le vent, les solutions sont plus terre à terre : les fameuses haies brise-vent du Bosque Modelo, pour lesquelles il est difficile de faire accepter les essences autochtones, tant les exotiques casuarina, graevilea et eucalyptus ont la cote, avec leur croissance super rapide et leur fûts bien droits.

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Un producteur, en pleine irrigation (manuelle!) de son champ, pour préparer la terre.

Au fond, une double haie casuarina/graevilea...rhÔoooôo!

A partir de janvier, et jusqu’en mars, on fait à nouveau appel à une main d’œuvre monstrueuse (souvent bolivienne…) : les feuilles de tabac sont récoltées une à une à la main (de bas en haut, soit une trentaine de feuille par plante)! Alors, entrent en scène les « estufas » (prononcer « estoufasses »), d’immenses maisons omniprésentes dans les paysages d’ici. Elles servent à sécher les feuilles de tabac. Les plus anciennes, en briques de pisé, tournent encore au bois (d’où la volonté d’avoir de l’eucalyptus à portée de main), mais sont peu à peu remplacée par les nouvelles, de petites cabanes métalliques qui fonctionnent au gaz, et dont les feuilles séchées ressortent d’un peu meilleure qualité.

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les vieilles "estufas" à bois

L’histoire est presque finie : à la sortie de l’estufa, les feuilles sont triées en 5 catégories de qualité, et là deux options : soit les grandes firmes internationales les rachètent directement, comme dans la majorité des cas, soit les coopératives commencent à les transformer avant de les leur revendre : découper les feuilles en petits bouts, y ajouter les produits toxiques et addictifs nécessaires…

Plus qu'à emballer, filtre et papier cadeau, et ça y est, c’est prêt à fumer !


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le revers de la médaille: défrichement de la forêt native pour planter du tabac...

29 mai 2011

Marcadas…

C’est en automne qu’ont lieu les « marcadas », parce que les moustiques et autres insectes sont morts de froid et ne peuvent plus empêcher la bonne cicatrisation des plaies…

 Les « marcadas » sont de grandes fêtes paysannes typiques du nord ouest argentin : un éleveur invite en renfort tous ses amis et son village pour rassembler ses bêtes, les marquer au fer rouge, parfois leur couper les cornes et les oreilles, et aussi castrer les veaux. Ça prend la journée, et une fois que c’est terminé, la fête prend la nuit qui suit !... Une fête ? Une orgie oui !

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première étape: marquer et castrer le bétail...

(en réalité, cette photo est le début de la fête: on marque tous les invités à la peinture!)

 Après avoir manqué toutes celles qui ce sont enchaînées depuis le début du mois de mai, Nat et moi avions réservé ce week-end aux deux « marcadas » successives de San Antonio, le village où je vis… mais autour de notre programme, se sont greffés un repas entre amis chez Natalio et Rocío, mes chouettes voisins théatreux, et un repas de famille chez le frère de Claudia… résultat : tintin les « marcadas » ! Enfin pas tout à fait : le premier jour nous sommes arrivés lorsque la fête commençait, pour danser comme des fous le folklore d’ici avec tous les gauchos déjà complètement faits et rire beaucoup jusqu’au bout de la nuit, dans cette ambiance irréelle de la campagne : un parking fait de chevaux accrochés aux arbres, un grand feu de bois, de la musique, et le « vino toro » dégueulasse qui fait malheureusement lui aussi partie du folklore gaucho.

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la fête commence...

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...continue en musique avec les danses folk...

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... et quand le flou devient trop artistique, c'est qu'il est temps d'aller se coucher!

Le deuxième jour nous nous sommes pressés… et sommes arrivés au moment du dernier tour de ranch : tout le village bénit les bêtes avec du vin lorsque toutes sont marquées, avant de relâcher les vaches en ouvrant le ranch, et de s’agenouiller dans une prière générale à San Isidro, pour qu’il protège le bétail… on se relève, partage un bon locro, beaucoup de vin encore, mais la fête dure moins, parce que la marcada d’hier a fait du dégât et que tout le monde est crevé et a mal à la tête...

25 mai 2011

Liberté

Jour férié : on fête l’indépendance de l’Argentine. Défilé de l’armée dans les rues, fanfare, bruit.

C’est une autre liberté qu’on a préférée, Nat et moi: celle des oiseaux, douce et légère, dans le calme ensoleillé de cette journée d’automne. Nous sommes allés à Yala, le terrain de stage de Nat, guetter le cincle des Yungas et le canard des torrents, comme on les appelle ici.

Allongés au bord du ruisseau les jumelles au cou, nous avons retenu notre respiration, essayant d’apprivoiser les rochers et la nature autour de nous pour passer inaperçus…

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cinclus a joué le jeu et est venu nous saluer, au milieu de ses rondes le long du torrent

24 mai 2011

Le Bosque Modelo Jujuy

L’association avec laquelle je travaille me plait beaucoup... et je me rends compte que je ne vous ai rien raconté d'elle, et que je passe mon temps à raconter mes weekends…!

 

Je me reconnais vraiment dans le concept de forêt modèle qui a jalonné ma césure: créer un dialogue entre tous les acteurs d'un territoire pour les faire travailler ensemble à la préservation de leur environnement.

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Si au Costa Rica j'ai senti que ça restait un concept, un peu idéal, je sens ici que l'équipe a vraiment travaillé pour que ce concept devienne réalité... Seulement, j'arrive la bouche en cœur et pour trois mois: tous les projets sont déjà huilés et en route: il faut bien l'avouer, il n'y avait à mon arrivée pas de quoi me confier un vrai stage d'ingénieur.  J'aide donc par-ci par-là, travaillant le matin à la pépinière de l'association pour me familiariser avec les espèces natives, et l'après-midi au bureau, sur de la reconnaissance d'espèces, ou la traduction du site web, o que se yo...

 

Mais revenons à nos moutons : les forêts modèles, c’est Koaaaaaaâa ?

Les Forêts Modèles sont nées au Canada, mais se sont étendues à partir du sommet de la terre de Rio en juin 1992, avec la création du Réseau International de Forêts Modèles. Ces forêts ont d’abord été des laboratoires et des vitrines des meilleures techniques d'exploitation et de gestion sylvicoles, puis leurs centres d’intérêt se sont élargis à l’écologie forestière, à l’évaluation des modes de gestion et aux bioindicateurs, à la résilience écologique, à l'importance du bois mort, aux usages traditionnels de la forêt, y compris pour les ressources autres que le bois, et enfin à la gouvernance et au soutien de la société civile en intégrant notamment la gestion des conflits ou l’écocertification dans la planification et la gestion intégrées des ressources. Elles ont notamment inspiré les démarches d'écocertification ou d'éco-socio-certification forestières.

 

Le Réseau International de Forêts Modèles est une ONG constituée de partenaires volontaires visant l’utilisation durable des forêts et le développement de modèles de gestions forestières représentatifs de tous les écosystèmes forestiers et s’enrichissant les uns des autres des leçons tirées des forêts-modèle existantes dans le monde, via ;

      ·         l’encouragement des démarches de développement durable

·         Les sciences forestières croisées avec les sciences sociales

·         Une coopération internationale et un réseau d’échange de savoir et savoir-faire, pour diffuser les méthodes de gestion et de conservation « qui génèrent continuellement des avantages pour l’humanité ».

 

Et à Jujuy ?

 L’esprit « forêt modèle » est vraiment présent : chacun peut s'exprimer de manière égale (les paysans des sommets qui vivent dans des conditions difficiles sont autant considérés que la puissante chambre du tabac de Jujuy au sein de l'asso), proposer des projets ou aider à leur concrétisation à son échelle.

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Je mets souvent le nez dans un projet de boisement de terres agricoles auprès de producteurs de tabac. Il s'agit en ce qui me concerne de voir avec eux si on peut conserver les bosquets natifs qui restent, les enrichir... et améliorer leur production avec du naturel: des haies brise-vent autour des champs, qui minimisent l'érosion du sol, augmentent le rendement...
Le matin, pour me familiariser avec ces essences locales, je bosse dans la banque de graines et/ou la pépinière de l'asso, dans un lycée agricole. On travaille avec des élèves (sensibilisation), mais aussi avec des hopitaux et un centre de réhabilitation: une fois par semaine des handicapés et des drogués en cure viennent nous aider, et se former pour pouvoir ensuite s'insérer/se réinsérer dans la vie professionnelle. J'aime beaucoup l'esprit de l'asso, qui allie fortement l'environnement et l'humain!

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Miguel, Ricardo et Emilio: travail d'équipe à la pépinière!

Bon, tout n'est pas tout rose, Virginia, ma maître de stage, est insomniaque parce que Buenos Aires lui mène la vie dure: "du local? Rien à faire, c'est nous et l'international qui avons du fric!" Qu'importe, on avance quand même, sans moyens. Tous les membres de l'association le sont par passion, et s'investissent bénévolement, ayant pour la majorité un boulot à côté en guise de gagne pain...

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  • Au programme: année de césure en Amérique latine à la sauce rafiki, entre mes stages au Costa Rica et en Argentine et les pays qui sont sur la route..., en fonction du feeling, et des ptites étoiles que la vie sème sur le chemin...
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